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F comme Forêt

  • Photo du rédacteur: Emilie Sabot
    Emilie Sabot
  • 15 avr. 2021
  • 3 min de lecture

50% de forêt


Impossible de séjourner dans le Pilat sans traverser un bois. La forêt représente 50% de la superficie du massif, soit environ 35000 ha recouverts par les arbres. Ce qui représente une densité assez élevée : au niveau national, 27% du territoire est forestier.


Mais ce n’a pas toujours été le cas. De grands déboisements avaient été entrepris au début du XIXe siècle dans le Pilat, faisant chuter la part de représentation de la forêt à 20% seulement vers 1840. Une prise de conscience accrue, associée à des politiques de reboisement, ont permis aux arbres de reprendre leurs droits, même si l’intervention humaine est souvent la règle dans leur gestion.


Une autre donnée importante à considérer pour comprendre la gestion des forêts du Pilat est la part de propriété communale qui s’élève à peine à 10%, alors que 90% relèvent du domaine privé.


E. Sabot, 2021



Habitats et habitants


Étant donnée l’amplitude d’altitude du massif – entre 130 m et 1430 m – les types d’essences sont très variées sur l’ensemble du Pilat. Deux zones sont à différencier, délimitées par une frontière invisible située à 800 m d’altitude.


En deçà, on se trouve sur l’étage « collinéen » en présence d’une végétation propre aux vallées et plateaux de moyenne altitude. Il est peuplé principalement de feuillus, tels que les chênes, châtaigniers, robiniers, frênes et aulnes. On y retrouve également des pins sylvestres plantés pour être utilisés comme matériaux de construction.


Au-delà des 800 m, à l’étage « montagnard » correspond la hêtraie-sapinière, représentative du Pilat. Comme son nom l’indique, ce domaine est celui des hêtres – et des charmes – ainsi que des résineux. Parmi eux, le sapin principalement est présent à 20%. Le sapin pectiné, présent sur les crêts et hauts plateaux, est considéré comme une essence emblématique du massif. On retrouve aussi l’épicéa ou le douglas introduits pour leur exploitation.


E. Sabot, 2021


Ces forêts sont d’une importance cruciale à plusieurs égards : préserver les paysages, la biodiversité et les ressources en eau ; limiter l’érosion des sols et l’augmentation des émissions à effet de serre ; proposer des zones de loisirs en plein air.


Cet habitat forestier est aussi le refuge idéal de plusieurs espèces d’animaux. Parmi les oiseaux vivant dans le Pilat, le pic noir et la chouette chevêchette sont les plus emblématiques. La hêtraie-sapinière abrite également chevreuils, renards, écureuils et les célèbres martres. Plus bas, les forêts collinéennes sont peuplées de sangliers, genettes et salamandres. La chouette hulotte, la mésange et la chauve-souris font partie du décor.



Zoom sur les forêts anciennes

Dans le Pilat, trois forêts anciennes demeurent : la forêt publique du Grand Bois – appartenant à la commune de Saint-Etienne, la forêt de Pélussin et la forêt de Taillard qui s’étend sur les départements de l’Ardèche et de la Haute-Loire. Les essences de ces habitats ont subsisté aux déboisements et datent donc au moins du début du XIXe siècle ou d’une période antérieure.


Cette dernière a été déclarée « Site Écologique Prioritaire » par le Parc naturel régional du Pilat. On pense que 95% des arbres présents dans la forêt de Taillard sont anciens, voire très anciens : on présume que cette forêt existe depuis la Gaule romaine. Au Moyen Âge, le seigneur Artaud d’Argental en était propriétaire et décida d’en faire don à des moines dans l’objectif de permettre la fondation et d’assurer la subsistance d’une communauté monastique de Saint-Sauveur.


La grande majorité des arbres de la forêt de Taillard sont des sapins. L’un d’entre eux, âgé d’au moins 200 ans, est le clou du spectacle. L’ensemble est classée Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Floristique et Faunistique et gérée directement par l’Office National des Forêts.



Quelles mesures de protection

La labellisation en Parc naturel régional (PNR) constitue un premier outil de protection des habitats naturels du massif. Au XXe siècle déjà, le reboisement avait été permis grâce à l’intervention du Fonds Forestier National. Récemment, l’adoption par le PNR en 2012 d’une Charte forestière de territoire doit permettre de « concilier les différents usages de la forêt », ainsi que de prendre la mesure des enjeux de changement climatique dans la gestion de la forêt.


Dans le Pilat, 4 sites sont concernés par la mise en œuvre de la charte européenne Natura 2000, notamment le site des « Vallons et combes du Pilat Rhodanien », dont une partie considère la préservation de la faune et de la flore des forêts de pente.


La protection départementale des milieux naturels exceptionnels, à la fois menacés et d’intérêt collectif, sous le label « Espace Naturel Sensible », concerne trois ensembles forestiers dans le Pilat : Les trésors de la forêt du Grand Bois, La Maison du Parc naturel régional du Pilat et le crêt de Chaussitre. Érigés en parcours de sensibilisation, ces espaces proposent au public des activités de découverte et d’observation de la nature.



Lectures conseillées


- Parc Naturel Régional du Pilat, Exposition "la forêt du Pilat", disponible en téléchargement sur https://www.parc-naturel-pilat.fr/nos-actions/le-parc-a-votre-service/pret-expo-et-materiel/

- IPAMAC, Les forêts anciennes du Parc naturel régional du Pilat, 2012. https://www.parc-naturel-pilat.fr/wp-content/uploads/2017/10/ParcPilat_FA_Synthese_Pilat-web.pdf


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