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E comme Eau

  • Photo du rédacteur: Emilie Sabot
    Emilie Sabot
  • 15 mai 2021
  • 4 min de lecture

Château d’eau


Le massif du Pilat, avec ses 300 km de cours d’eau et ses nombreuses sources, qui alimentent largement les villes et villages en contrebas, est considéré comme un véritable « château d’eau ». Imaginez l’eau jaillir des sommets et se déverser sur ses pentes, constituant une formidable réserve et bassin de distribution.


On évoque la présence historique de treize sources de rivières sur les sommets du Pilat. Et il en existe de nombreux autres à tous les étages. Une source d’eau minérale, « Source du Mont-Pilat », était d’ailleurs exploitée à Pélussin à partir de 1876 et jusqu’au début du XXe siècle


Ces ruisseaux rejoignent peu à peu de plus grandes rivières ou fleuves. Le territoire pilatois est sillonné par plusieurs cours d’eau importants comme le Dorlay, la Déôme ou le Janon. D’autres plus importants encore le longent, comme le Gier ou le fleuve Rhône, dynamisant l’activité du massif à toutes les époques.


Les eaux du Pilat se regroupent en pas moins de 7 bassins versants :

Le réseau hydrographique du Pilat, B. Serroi, repris par Les amis des parcs


Le Pilat est même traversé par la ligne de partage des eaux entre l’Atlantique et la Méditerranée. A l’ouest, les eaux du Furan, de l’Ondaine et de la Semène se déversent dans le bassin Loire-Atlantique ; à l’est, le Gier, le Rhône, la Déôme et la Dunerette rejoignent le bassin Rhône-Méditerranée-Corse.



Des aqueducs aux barrages


Indispensables aux regroupements humains et à l’activité agricole, mais aussi formidables axes de transport et de communication, les rivières et fleuves ont de tout temps été aménagés par les humains. Les constructions hydrauliques permettent, soit de retenir et contrôler le débit comme les barrages, soit d’acheminer plus rapidement l’eau aux habitations comme les aqueducs.


Dès l’époque gallo-romaine, l’eau du Pilat était convoitée et acheminée vers la cité de Lugdunum (Lyon) grâce à un aqueduc construit au IIe siècle. Appelé aqueduc du Gier ou du Mont-Pilat et mesurant plus de 80 km, il est le plus le plus long de France.


Autre patrimoine lié à l’eau, les vestiges des villages de mariniers se répandent le long du Rhône : anciennes maisons, emblèmes de batellerie ou joutes nautiques reconstituées.


Il existe aussi onze barrages dans le Pilat, pour la plupart situés sur le versant nord du massif (à exception du barrage du Ternay qui est d'ailleurs limitrophe avec le massif, sur la commune d'Annonay), érigés entre le XVIIIe et le XXe siècles. Le plus ancien est le barrage de Couzon, sur la commune de Sainte-Croix-en-Jarez, dont la construction a débuté en 1789.


Parmi ces barrages, celui du Gouffre d’Enfer à Rochetaillée est un ouvrage monumental achevé en 1866. Commandité sous Napoléon III, il est l’un des premiers barrages « à poids arqué en maçonnerie » d’Europe. A sa construction, il est l’un des plus hauts barrages du pays. Il va contribuer à l’activité industrielle de la ville de Saint-Etienne, alors en plein essor.

Photo du barrage du Ternay | E. Sabot, 2021



Économie et loisirs


En dehors de leur utilisation comme voies de transport, les cours d’eau servent aussi d’énergie motrice dans le fonctionnement des moulins. Ce n’est donc pas un hasard si l’industrie textile se développe dans le Pilat au XIXe siècle, dans le sillage de Lyon, Saint-Etienne et la vallée du Gier, même si les premières traces de l’activité remontent au XVIe siècle. Cinq types de production textile vont coexister dans le massif. On y retrouve aussi bien des usines de moulinage, que de tissage de soie ou de passementerie. Le territoire se spécialise également dans la fabrication de la dentelle lyonnaise, mais aussi des tresses et lacets, utilisés dans toutes sortes de secteurs industriels.


Il existe d’ailleurs dans le Pilat deux lieux muséaux dédiés à cette activité : la Maison des Tresses et Lacets à la Terrasse-sur-Dorlay, et la Maison de la Passementerie à Jonzieux. Sur une thématique plus large, Marlhes abrite la Maison de l’Eau de l’Environnement dans une ancienne usine de moulinage.


Ces anciens sites de l’industrie textile ont été reconvertis en espaces culturels pour la valorisation de ce patrimoine historique ou naturel. Autre exemple, sur les bords du Rhône, l’île du Beurre est un espace protégé qui accueille un Centre d’Observation de la nature. D’autres lieux font de l’eau un attrait touristique, comme la base de loisirs de l’Espace Eaux Vives de Saint-Pierre-de-Bœuf.



Faune


Les mascottes par excellence des zones aquatiques du Pilat sont sans doute le castor et la loutre que l’on retrouve dans les grosses rivières du massif et sur l’île du beurre qui doit son nom à un terme celte désignant le castor.


Le Pilat est aussi recouvert de zones humides, tels les marais, les prairies ou forêts humides, et les tourbières, où se développe une faune intense : libellules, grenouilles, papillons et reptiles cohabitent dans cet environnement. Et évidemment les poules d'eau, canards et autres libellules.

Canards | E. Sabot, 2021



Lectures conseillées

- Les amis des parcs, L’eau dans le Pilat, in L’eau, entre mémoire et devenir.

- Ville et Pays d’Art et d’Histoire, L’aqueduc romain du Gier, parcours Saint-Etienne et sa métropole, 2020.

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